L’abbé Theuré, curé de Loigny (1862-1906)

1901

LOIGNY DEVIENT "LOIGNY-LA-BATAILLE"

La constitution de la collection du musée de Loigny-la-Bataille débute dans les jours qui suivent les combats.

L’abbé Theuré, curé du village organise les secours et accueille la convalescence du général de Sonis, blessé pendant les combats. Marqué par le récit du militaire, l’abbé Theuré commence à conserver quelques objets retrouvés sur le champ de bataille.

Le curé du village lutte également contre tous ceux qui font connaitre les combats du 2 décembre 1870 sous le nom de « bataille de Patay ».  Avec le soutien de l’abbé Theuré, le conseil municipal de Loigny organise une pétition pour que le village de Loigny puisse désormais s’appeler « Loigny-la-Bataille ».

Portrait de l’abbé Belaue, 1906-1945 
Huile sur toile
Musée national du château de Versailles

Loigny-la-Bataille, le premier musée
« On y remarque le Fac-Similé de la bannière des zouaves, la botte de la jambe amputée du Général de Sonis, l’épée et le képi du Commandant de Fouchier, etc ».

Loigny-la-Bataille, le premier musée
« On y remarque le Fac-Similé de la bannière des zouaves, la botte de la jambe amputée du Général de Sonis, l’épée et le képi du Commandant de Fouchier, etc ».

1907

le musée de monsieur le curé

En 1906, l’abbé Bélaue devient curé à Loigny-la-Bataille. Souhaitant mettre en valeur la collection accumulée par son prédécesseur, il fait aménager un premier musée dans la salle à manger du presbytère.

Composé de grandes vitrines murales tapissées de textile rouge, ce premier petit musée (seulement 10.5 m²) s’apparente plus à un cabinet de curiosités historiques.

Les objets sont exposés et arrangés en panoplie et respectent une dynamique plus esthétique que scientifique. La théâtralisation des objets permet à la fois d’impressionner, de fasciner et d’hypnotiser le visiteur. L’anecdote est privilégiée au détriment de la compréhension de l’histoire globale. 

Dès l’ouverture du musée, la collection est progressivement enrichie par de nombreux dons. Les civils, les témoins des combats, les anciens combattants et leurs familles lèguent de nombreux objets en lien avec la bataille et ses protagonistes.

L’abbé Thevert, curé de Loigny (1945-1990)

L’abbé Thevert, curé de Loigny (1945-1990)

1945

L'ABBÉ THEVERT, APÔTRE DU GÉNÉRAL DE SONIS​

En 1945, un jeune curé, l’abbé Thevert, est nommé dans la paroisse de Loigny-la-Bataille. Sa mission est de faire découvrir au plus grand nombre la personnalité du général de Sonis qui fait l’objet d’un procès en béatification depuis 1928.

Très rapidement, le jeune ecclésiastique remplit sa mission avec une intensité sans limites. Au début des années 1950, il entreprend la construction d’un nouveau musée qui ouvre ses portes en 1956.

Au delà des collections, les visiteurs y découvrent la personnalité du maître des lieux, qui sait, mieux que personne, faire vivre le musée. En parallèle, et jusqu’à la fin de sa vie, l’abbé Thevert multiplie les conférences et les projections autour de la vie du général de Sonis. Admirateur de l’homme, il en épouse les modes de vie en s’affligeant de nombreuses privations et marques d’humilité.

Il meurt à Chartres, à la fin de l’année 1990.

Le deuxième musée de Loigny-la-Bataille lors de son ouverture en 1956

1956

le musée des reliques

Le musée souhaité par l’abbé Thevert est abrité dans un nouveau bâtiment construit entre l’église et le presbytère. Le nouvel ensemble de 65 m² est accessible uniquement depuis la sacristie de l’église.

Dans le cadre d’une première tentative scénographique, de grandes vitrines présentent successivement les troupes françaises, allemandes, le déroulement des combats, l’armement, les zouaves pontificaux, l’histoire du général de Sonis…

Cependant, au fil des dons reçus par le musée, les vitrines se remplissent et la compréhension générale du musée se brouille peu à peu. 

1990

des passionnés entretiennent le souvenir

En 1990, l’abbé Thevert meurt à Chartres et le musée se retrouve orphelin de son gardien. Beaucoup pense alors que le musée est condamné à disparaître.

Pourtant pendant plus de 20 ans, l’association Les Amis de Sonis-Loigny, soutenue par la commune de Loigny-la-Bataille, va réussir à maintenir ouvert le musée. Les bénévoles se relaient pour assurer les permanences et l’accueil du public.

Une équipe de passionnés assure également, avec très peu de moyens l’entretien du lieu et des objets, notamment les nombreuses armes à feu.  

2017

UN ENGAGEMENT EUROPÉEN​

Le 7 octobre 2017, après plusieurs années de travaux, le nouveau Musée de la guerre de 1870 est inauguré.

En portant le projet de réhabilitation du Musée de la Guerre de 1870 à Loigny-la-Bataille, la Communauté de Communes Cœur de Beauce a permis de renouveler le regard sur un conflit oublié mais tellement important pour notre histoire européenne.

Hier, ce conflit fut le prétexte à la revanche contre l’Allemagne qui plongea notre continent dans la haine, la misère et l’horreur : 10 millions de morts en 1914-1918 ; 60 millions en 1939-1945. Aujourd’hui, la France et l’Allemagne écrivent une histoire commune au service de l’Europe mais cette ambition politique ne peut être menée à bien sans la connaissance des drames passés.

Aussi, le Musée de la guerre de 1870 porte désormais en engagement clair : honorer la mémoire de ceux qui sont tombés pour faire du musée un instrument de paix au service du projet européen.