les collections racontent
La collection du Musée de la guerre de 1870 compte aujourd’hui près de 1500 objets. Il s’agit principalement de militaria (uniformes, coiffes, armes à feu, armes blanches) mais on y trouve également des objets liturgiques, des dessins, des gravures, des estampes…
Beaucoup de ces objets ont été ramassés sur le champ de bataille. Ils portent encore aujourd’hui les stigmates des combats. On y voit les traces de sang, les impacts de balles, les déchirures causées par les baïonnettes. Ils témoignent à eux seuls de la dure réalité des combats.
L’emblème de l'ennemi héréditaire
CASQUE À POINTE DU MECKLEMBOURG
Pour des générations de français, le casque à pointe est le symbole d’une Allemagne conquérante et dominatrice.
La Prusse est le premier État allemand à généraliser l’emploi du casque à pointe en 1842. Il est pensé pour protéger les soldats prussiens des coups de sabre.
la terreur des plaines
chapska de uhlan
Le uhlan est un cavalier léger effectuant des missions de reconnaissance dans l’avant-garde des armées prussiennes. Son apparition laisse présager l’imminence des combats.
La confrontation avec la population est parfois sanglante : à Varize, au sud de l’Eure-et-Loir, un uhlan embroche un nourrisson dans les bras de sa mère.
Après la guerre, le uhlan devient le symbole de la « barbarie prussienne ». Cette réputation est entretenue durant l’après-guerre pour attiser l’esprit de vengeance.
l'aigle déchue
aigle impériale
Depuis l’antiquité, l’aigle est associée aux victoires militaires. Napoléon l’a choisi comme emblème après son sacre du 2 décembre 1804.
Après son coup d’État du 2 décembre, Napoléon III, neveu de Napoléon Ier, reprend ce symbole à son compte.
le brassard de monsieur le curé
brassard de la croix rouge de l'abbé THeuré
L’abbé Theuré, curé de Loigny, participe activement au secours des blessés. La guerre de 1870 est le premier conflit important où la Croix-Rouge intervient.
charette, le neveu du vendéen
képi et boléro du général de charette
Athanase de Charette est le petit-neveu du contre-révolutionnaire royaliste François Athanase de Charette de la Contrie qui combat les armées républicaines durant les guerres de Vendée (1793-1796).
Fidèle à l’engagement catholique de sa famille, Charette rejoint les zouaves pontificaux en 1860 pour assurer la défense des États du Pape.
En 1870, les zouaves pontificaux se mettent au service de la République et combattent à Loigny-la-Bataille sous le nom de Volontaires de l’Ouest.
le deuil du 2 décembre 1870
chasuble pour la messe des morts
Offerte par Charette à la paroisse de Loigny, cette chasuble porte les armes du général et évoque directement le Sacré-Cœur et le souvenir de Loigny.
Elle est portée pour les cérémonies religieuses commémorant la bataille de Loigny jusqu’à ce que le noir ne soit plus considéré comme une couleur liturgique après le concile de Vatican II.
des tombes dans la plaine
croix d'une sépulture provisoire
Après la bataille, les corps sont enterrés dans des sépultures communes et individuelles. Marqués par la peur mais aussi par compassion, les laboureurs beaucerons laissent des parcelles de terre aux Allemands afin qu’ils puissent enterrer leurs morts.
brûlés sur le champ de bataille
restes de corps allemands calcinés
Après la bataille de Loigny, les Allemands, brûlent les corps de leurs camarades tombés au combat.
le martyr du général de sonis
botte droite du général de sonis
Lors de la bataille de Loigny du 2 décembre 1870, une balle brise le fémur du général en plus d’une dizaine de fragments. Sonis passe la nuit sur le champ de bataille.
Le lendemain, il est recueilli le corps gelé, crachant du sang, en proie à une pneumonie. Le général est endormi au chloroforme. Sa botte gauche est coupée dans la longueur afin d’examiner la blessure et de procéder à l’amputation.
la pénitence d'un mystique
discipline du général de sonis
La discipline est un fouet utilisé pour l’autoflagellation. En effet, malgré la douleur provoquée par son infirmité, Sonis pratique la mortification.
Dans le contexte de l’époque, l’autoflagellation est vue comme le moyen d’éprouver sa foi et de faire progresser sa spiritualité en rapprochant ses souffrances de celle du Christ en croix.
les coulisses du musée
conserver
Le Musée est engagé dans une démarche de conservation préventive afin de protéger au mieux ses collections
La température et l’hygrométrie (humidité) sont contrôlées dans les réserves et dans chaque vitrine du musée afin de prévenir la détérioration des objets.
L’éclairage est adapté et temporisé dans chaque espace d’exposition afin de limiter l’impact des ultraviolets et des infrarouges. La présentation et le conditionnement des objets sont pensés pour préserver l’intégrité des collections.
restaurer
Chaque année, grâce au mécénat obtenu par le « Fonds de dotation – Mémorial de Loigny-la-Bataille » le musée procède ou nettoyage et/ou à la restauration d’œuvres emblématiques de ses collections.
Plusieurs grands tableaux de la collection, des dessins de Lionel Royer (1852-1925) et plusieurs dizaine d’uniformes, képis, bannières et vêtements liturgiques ont pu profiter de ce programme.
des collections vivantes
Prêts, expositions, dépôts, publications, éditions, le Musée de la guerre de 1870 souhaite rendre ses collections vivantes et accessibles au plus grand nombre.